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Chronique Donne moi ta plume

Chronique Donne moi ta plume

 
 
 
 

Comme annoncé ce midi, voici mon entretien avec BERNARD RIO, auteur du fantastique ouvrage, « 1200 Lieux de Légende en Bretagne », que je vous conseille fortement. Ce livre est le compagnon idéal pour partir à la découverte de notre beau Pays ! De plus, il rentre dans la boîte-à-gants, et est très abordable. Juste quelques Euro pour découvrir la Bretagne autrement. C’est peut-être un peu long, mais cela en vaut la peine. Entretien…

- Interview Bernard Rio –
« 1200 Lieux de Légende en Bretagne »

- Vous avez beaucoup écrit sur la Bretagne. Cette fois-ci, vous vous êtes penché sur ses légendes et elles sont nombreuses. Vous en narrez 1.200 dans cet ouvrage. La sélection a-t-elle été ardue, et est-ce que vos recherches ont été faciles à effectuer ?

Pour écrire cet ouvrage relevant à la fois du guide, de l’encyclopédie et du dictionnaire, j’ai recensé des lieux légendaires, insolites et mystérieux, en puisant à la fois dans les domaines, littéraire et culturel (par exemple le cycle arthurien), historique (la conspiration de Pontcalleck ou la chouannerie, par exemple), archéologique (mégalithes, période gauloise), architectural et patrimonial (fontaines, sacrées, arbres votifs, etc.), religieux et cultuel (druidisme, christianisme, franc-maçonnerie, néo-druidisme).
Rendons à César ce qui appartient à César, en l’occurrence au guide de la Bretagne mystérieuse, publié en 1966 par Gwenc’hlan Le Scouezec, qui a été un modèle du genre et une référence pendant presque 50 ans. Ce guide est cependant dépassé, du fait d’interprétations désormais erronées (l’archéologie et l’histoire des religions ont permis de remettre à jour des données datant du 19ème siècle auxquelles l’auteur faisait référence). Cet ouvrage s’inspire donc de la méthode utilisée par Gwenc’hlan Le Scouëzec à qui je rends hommage. Néanmoins pour éviter tout plagiat, j’ai choisi délibérément de ne pas consulter cet ouvrage pour sélectionner et rédiger mes 1200 entrées.
L’intérêt de mon ouvrage est à la fois dans la localisation de sites connus, (forêt de Brocéliande et alignements de Carnac par exemple), et de sites inédits, méconnus ou oubliés comme, par exemple, le château du Graal à Anetz. L’originalité est avant tout dans l’identification de 1600 lieux (1200 entrées et 400 renvois). Il ne s’agissait pas de traiter le patrimoine religieux ou architectural de la Bretagne, mais d’exploiter une autre veine culturelle, en localisant les sites empreints de surnaturel et de mystère, sites existants qui peuvent être visités et expliqués : fontaines merveilleuses, arbres sacrés, ouvrages du diable, bosquets des fées, pierres qui virent, etc. C’est à des promenades curieuses sur des lieux parfois à l’écart des routes, mais toujours accessibles que mon inventaire invite des lecteurs curieux et vagabonds.

- Parmi toutes les communes que vous parcourez dans le livre, est-ce que certaines ont votre préférences ?

Les notes et articles de ce livre sont présentés par ordre alphabétique, de Abbaretz en Loire-Atlantique à Yvignac-La-Tour dans les Côtes d’Armor. Il n’y a pas de hiérarchisation. C’est un guide qui ne se lit pas d’une manière linéaire, mais où le lecteur picore à sa guise en fonction de ses intérêts où des promenades. La longueur des chroniques varie selon les lieux et l’histoire des lieux. J’ai bien entendu quelques préférences pour certains lieux et certaines histoires, mais j’ai essayé de faire abstraction de mes goûts personnels pour faire œuvre collective.

- Même si « 1.200 lieux de légende en Bretagne » est conçu comme un dictionnaire ou un guide, vous tentez pourtant d’y apporter un sens, un lien. Pouvez-vous nous éclairer ?

Je suis un tenant de ce que l’écrivain André Dhotel appelait « le détail signifiant ». Dans mes différents ouvrages traitant des rites et croyances populaires que ce soit autour de la mort (« Voyage dans l’au-delà », « Les Bretons et la mort » - Ouest-France 2013), ou de l’amour et de l’érotisme (« Le cul bénit, amour sacré et passions profanes » - Coop Breizh 2013, 4ème édition mise à jour en 2019), du culte de l’arbre depuis l’antiquité (« L’arbre philosophal », « L’Age d’Homme », 2001), des pardons et des saints bretons (« Le livre des saints bretons » - Ouest-France 2016, « Sur les chemins des pardons et pèlerinages en Bretagne » - Ouest-France 2019), je m’évertue à relier les lieux et l’histoire, à expliquer ce que certains appellent des superstitions, et qui s’avèrent être des schèmes mythologiques. Je pense notamment aux jumeaux divins de la mythologie celtique, équivalent des Dioscures romains, qui transparaissent sous les personnages des saints Envel (honorés à Loc-Envel et Belle-ïle en Terre), qui se partagent l’année (saison claire et saison sombre) incarnée par la déesse aurorale christianisée sous le nom de Yuna, honorée à Plonevez Moëdec. Il existe une géographie sacrée, laquelle n’est pas spécifique à la Bretagne, passionnante à décrypter.

- Le livre est illustré des pastels de l’artiste Anne Courtine. Quel était l’objet de cette collaboration ? Vous lui avez passé commande en fonction des lieux et des légendes ?

Anne Courtine m’avait contacté voilà quelques années pour me demander l’autorisation d’utiliser mes photographies (illustrant un de mes ouvrages) pour des pastels. Je le lui avais naturellement donné la permission et elle m’avait ensuite aimablement invité à une de ses expositions. C’est ainsi que nous avons conservé des relations amicales. Lorsque je travaillais sur « 1200 lieux de légende en Bretagne », j’ai pensé qu’il serait plus judicieux d’illustrer l’ouvrage avec des dessins, en l’occurrence les pastels d’Anne Courtine, que par des photographies. Cela conférait une originalité supplémentaire. Anne Courtine a accepté de relever le défi, et l’éditeur a pareillement accepté cette collaboration.

- Vous écrivez également sur des lieux situés en Loire-Atlantique. C’est une volonté assumée que de vouloir couvrir la Bretagne historique ?

Il va de soi que la Loire-Atlantique est bretonne, ni plus ni moins bretonne que les autres départements bretons. Je ne comprends pas qu’il puisse en être autrement. C’est une évidence historique, culturelle, toponymique et linguistique, cultuelle et même économique (On en reparlera ! – NDR).

- Enfin, il y a 1.200 lieux de légende dans cet ouvrage. La liste n’étant pas exhaustive, est-ce à dire qu’il y aura un second volume ?

Un second volume ! Pourquoi pas, cela dépendra des lecteurs et de l’éditeur. Je profite d’ailleurs de cet entretien pour lancer un appel à tous ceux et toutes celles qui pourraient m’apporter quelques pépites légendaires supplémentaires… Mon recensement n’est naturellement pas exhaustif, et je suis toujours curieux d’apprendre et de découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles histoires.

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