Texte Bernard Rio, photographies Jean-Claude Meslé
Beau livre éditions Ouest-France, octobre 2021
Les herbes folles des cimetières irlandais où gambadent les moutons, les lumignons baroques dans les cimetières du Tyrol, les caveaux blanchis à la chaux des Hélènes... Les cimetières sont révélateurs du rapport des vivants avec leurs morts et avec la mort. En Bretagne, les vivants sont peut-être moins ingrats qu’ailleurs avec les défunts qu’ils visitent tout au long de l’année. Les premiers jours de novembre demeurent cependant le grand rendez-vous annuel des vivants et des morts. Ces retrouvailles fleuries de bruyères, de cyclamens et de chrysanthèmes s’accordent avec la chute des feuilles mortes. Dans les cimetières militaires, vainqueurs et vaincus reposent en paix et dans un silence que les sonneries aux morts déchirent deux fois l’an. Les guerres d’avant 14 ont été oubliées tout comme les tombes des chouans au fond des bois. Il existe cependant des célébrités qui conservent post-mortem leurs admirateurs, ainsi que des sépultures anonymes où la dévotion perdure, des tombes de mémoire où les pèlerins viennent prier et demander une intercession miraculeuse. Ici-bas, les morts ne sont pas tous égaux. Il y a par ici des mausolées, là-bas des vues sur mer et des croix de bois. Bernard Rio et Jean-Claude Meslé proposent une belle balade funèbre dans les cimetières marins, les carrés militaires, les enclos paroissiaux, les abbayes et jusqu’au cœur de la forêt bretonne !